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👉 Bruno Montginoux partage avec nous ses impressions sur les 4 jours de formation au débourrage

🍂🍁🍄 Comment s’est déroulée la formation avec les élèves de la MFR ? 🍄🍁🍂


👉 Très bien. Le format est selon moi idéal pour transmettre de bonnes bases aux élèves. On monte crescendo en compétence. Avec Cécile Depinois (coordinatrice de la formation), nous avons organisé la formation en plusieurs étapes :

👉 En amont, nous avons mis en place un questionnaire (des fiches que chaque élève devait remplir avec Nom, Prénom et les réponses aux questions : Pour vous qu’est-ce qu’un débourrage ? Avez-vous déjà pratiqué ? Qu’est-ce qu’un bon débourrage ?).

👉 A la lecture des réponses en début de semaine, j’ai senti que nous avions un groupe avec un bon état d’esprit … et ça s’est révélé être le cas.

👉 La première partie du stage a été une phase d’observation et de découverte de la méthode. Je suis venu avec un jeune cavalier que j’ai formé et qui a l’habitude des débourrages. Il me permet de montrer et démontrer les principes de ma méthode. Notamment les gestes, leur précision et leurs effets. Nous avons travaillé sur une ponette de deux ans issue de l’élevage d’Hurl’vent, tout juste « licolée », que nous avons pu lâcher avec le cavalier sur le dos à la fin de la journée.

👉 Nous avons ensuite commencé la pratique sur les 3 ans que j’avais déjà travaillé l’an dernier. Des poneys qui savaient déjà faire, qui connaissaient les codes. L’idée était de mettre les élèves dans une situation de pratique relativement simple.

👉 Puis nous avons travaillé le 3ème et 4ème jour sur des 2 ans « verts ». Le vrai débourrage. C’est donc les élèves de la MFR qui ont créé les codes avec les poneys : premier contact (hyper important), désensibilisation grâce au stick (approche/retrait), longe sur le dos qui vient flotter dans les pattes, banalisation du montoir, travail de l’immobilité avec le plastic …

👉 Au final, tous les poneys ont été débourrés sans avoir transpiré et j’ai trouvé les élèves intéressés et appliqués.



🍂🍁🍄 Qu’est-ce qu’un bon débourrage pour vous ? 🍄🍁🍂

👉Je pars toujours du principe que je prépare les équidés à être montés par des enfants de 10 ans. Je forme des chevaux en confiance avec l’homme, qui connaissent des codes simples du quotidien et qui arrivent à bien gérer leurs émotions face à l’imprévu (au lieu d’avoir des grosses réactions, elles durent moins longtemps et sont moins fortes). Ils passent de la phase d’inquiétude à la phase de connaissance de ce qu’on leur demande et donc à la confiance.

👉 Évidemment, les chevaux débourrés de manière raisonnée par un professionnel, sont des chevaux plus faciles à gérer au quotidien et qui progressent plus vite. Mais il n’y a pas que ça … je reviens souvent sur la sécurité. J’aime pratiquer un exercice, celui de la longe que je pose sur le dos, puis que je laisse trainer dans les pieds. Parfois elle s’enroule autour du postérieur, elle bouge, les fouette. Cet exercice parait tout bête, mais il permet de les désensibiliser. Ainsi, en cas de chute, de cavalier qui s’accroche à l’encolure, de filet ou rênes qui pend, le cheval aura le réflexe de se stabiliser. Comme avec l’exercice de la longe. Pareil au montoir … on évite des chutes qui auraient pu être graves.

Après il faut toujours rester prudent et vigilant.

👉 Il y a bien sûr les grandes règles de la méthode. Puis c’est du feeling, de l’inspiration. Parfois je me retrouve à faire trucs un peu bizarres et ça marche. Je fais des choses que je ne peux pas expliquer ni transmettre. J’ai par exemple imaginé un exercice avec des anneaux de balançoires qui se croisent. A la fin de la séance, le cheval attend devant les anneaux, que ces derniers se décroisent pour pouvoir passer.

👉 Un débourrage raisonné peut être très puissant et transformer un jeune cheval qui ne respecte pas l’homme, très inquiet, avec un lourd passif … en cheval adorable et performant d’amateur. Par contre, il ne faut pas croire que l’éthologie peut tout résoudre …


🍂🍁🍄 Que pensez-vous des jeunes poneys issus de l’élevage d’Hurl’vent avec lesquels vous avez travaillé ?🍂🍁🍄


👉 Les poneys d’Hurl’vent sont une bonne matière première. Tout d’abord par leur qualité : Jean fait ça depuis des dizaines d’années. Il ne sélectionne que les bonnes juments (et bonnes mères), quitte à aller les chercher ailleurs. Il est précurseur en matière de génétique et n’hésite pas à tenter des croisements avec de très bons étalons de sport (Balou Star, Quick Star, Ogrion …) pour améliorer la qualité de sa production. Parfois, ça donne des bons poneys, mais parfois aussi ça donne des cracks comme Ni d’Hurl’vent. Il y a évidemment un lien entre la qualité de la génétique et la facilité du débourrage.

👉 Au quotidien, ils sont bien soignés. Pieds, alimentations, vermifuges … et aussi bien élevés. Ils ont un rapport juste avec les 12 poneys qu’ils font naitre par an et connaissent les bons gestes qui facilitent le débourrage. Je travaille avec eux depuis un moment, nous échangeons beaucoup. 👉 Là, je leur ai conseillé de doucher les juments et les membres des poulains. De passer le jet sur les pieds … ça ne prend pas de temps, c’est sans risque et ça amuse les poulains. Au final, ça facilite la prise de pied.

🍂🍁🍄 Quel est votre quotidien ? 🍂🍁🍄


👉 Je bénéficie d’installations à Dizimieu où je travaille essentiellement avec les jeunes chevaux. Du débourrage jusqu’à la compétition. Pour des chevaux de clients ou sur les chevaux de commerce issus de mon élevage.

👉 Je propose des prestations de débourrage dans mes installations (600 euros tout compris en 15 jours). C’est certes un investissement financier, mais mes clients investissent aussi dans la qualité de la relation avec leurs chevaux. Et puis dans la sécurité … car le « pas cher » revient vite très cher.

👉Je me déplace également pour débourrer dans d’autres structures et je fais des formations comme dans le cadre de la MFR de Coublevie.

👉 La semaine passée, j’ai accompagné au championnat des pouliches de 3 ans à Fontainebleau, la 3 ans que j'ai fait naître, Hastag du Sornin (affixe de mon élevage) qui a eu la meilleure note au modèle. Elle termine vice championne (photo 2)

👉 Quand on demande à Bruno quelle est sa plus belle réussite, il ne nous parle ni de coupe, ni de plaque, ni de flot. Il nous confie que sa plus grande satisfaction est de redonner confiance à un cheval qui a un lourd passif. Des chevaux battus, qui ont peur, qui ont été accidentés … « Souvent, je me dis : je ne vais pas y arriver ». Mais avec prudence, intelligence et patience, Bruno réussit souvent à accompagner ces chevaux délicats vers la confiance.

👉 Pour ça, mais aussi pour ce qu’il transmet à ses élèves et ce qu’il fait pour les chevaux en général, toute l’équipe du Haras d’Hurl’vent le remercie. Bruno, c’est un peu aussi grâce à toi que nos poneys sont ce qu’ils sont.

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